Nous avons mentionné à maintes reprises que la clé pour accéder à l’indépendance financière était de tout simplement épargner plus que ce qu’on dépense. Avons-nous fait fausse route ? Est-il possible que le problème soit plus profond, plus viscéral ?
Identifier le problème
La recette pour l’indépendance financière m’a toujours paru simple : accroitre le plus possible son taux d’épargne. Pour ma part, tout était clair. En effet, je dois simplement creuser l’écart entre mes revenus et mes dépenses. D’un côté, je dois augmenter autant que possible mes revenus et de l’autre je dois réduire au max mes dépenses.
Cependant, j’en suis venu à réaliser que si c’était si simple, tout le monde le ferait, et les statistiques canadiennes en matière de taux d’épargner et de taux d’endettement serait beaucoup plus favorables.
J’ai donc tenté de comprendre ce qui faisait que certains y parvenaient alors que pour d’autres, cette simple équation ne balançait pas. Puis, j’ai trouvé.
Entre les deux oreilles
C’est une question de programmation, j’en suis certain… Lorsqu’on remonte à la source, il est possible de constater que le problème provient de la programmation de notre cerveau. Je ne suis pas certain que le mot programmation soit le bon. En fait, je dirais plutôt que si votre objectif est d’atteindre l’indépendance financière, il est fort probable que vous ayez besoin d’une reprogrammation. En effet, il y a fort à parier qu’une personne qui ne parvient pas à diminuer ses dépenses est probablement prise avec un schéma mental ou la consommation est synonyme de bienêtre et de bonheur.
Peut-on en vouloir à cette personne ? Je ne crois pas. C’est simplement le produit de la société de consommation dans laquelle cette personne a grandi (et où probablement 95 % des gens ont grandis). Il s’agit de la conséquence d’une exposition constante à une pelouse plus verte chez le voisin. Soyons honnête, les réseaux sociaux ont grandement contribué à l’association du bonheur avec la possession matérielle.
J’avoue que lorsque je fais un tour de pédalos alors que mon Instagram est remplie de stories de joli garçon plus musclé que moi accompagné de tout aussi jolie demoiselle sur de gros bateaux à 100 000 $, je me sens presque pauvre. C’est très facile de croire que ces gens les réussissent dans la vie, qu’ils sont plus heureux que moi et qu’ils mènent clairement une plus belle vie que la mienne… En effet, le champagne coule à flots dans ces stories que je vois alors que de mon côté je bois mon café à 0,10 $. Pour ma part, ça fait longtemps que j’ai compris que ce qui se trouve sur les réseaux sociaux c’est majoritairement une façade et que les gens partagent seulement le plus beau, le plus sensationnel et le plus excitant. Après tout, l’objectif est de présenter le côté le plus éclatant de notre personnalité et de notre vie sur ces sites, n’est-ce pas ?
Alors, comment remédier à ce problème d’association ? On supprime Facebook, Instagram et Tiktok ? Bien sûr que NON ! Sinon, comment allez-vous suivre l’Investisseur caféiné ? J’avoue qu’on a une belle infolettre ;)…
Remédier au problème
Vous l’aurez donc probablement compris, l’indépendance financière c’est avant tout une game mentale.
Ainsi, la vraie clé de l’indépendance financière débute par une reprogrammation de notre cerveau. En effet, si la première image qui vous vient en tête lorsqu’on parle du mouvement FIRE est la privation, votre parcours risque d’être long et sinueux. Ce qu’il faut comprendre, c’est que vous pouvez faire un choix. Vous pouvez choisir de ne pas entrer dans le moule, vous pouvez choisir de refuser les valeurs imposées par la société telle que la consommation excessive. Vous pouvez briser ce moule.
Tout ce cirque est une invention humaine. L’association entre bonheur et consommation est une construction de toute pièce (au plus grand bonheur des professionnels du marketing et des grandes compagnies).
Voici un passage d’un article de MMM qui témoigne très bien du niveau de ridiculité que nous pouvons atteindre en tant que société où la surconsommation prime :
« “J’aime vraiment ma Land Rover, et je la mérite parce que je suis un grand cadre maintenant. C’est beaucoup plus rapide que de faire ces huit kilomètres à vélo pour aller au travail. D’autant plus que je ne veux pas arriver au travail tout transpirant”. Oui, oui. Et c’est beaucoup plus pratique qu’une voiture compacte à hayon, parce que vous n’avez pas besoin de plier les genoux pour vous asseoir sur le siège du conducteur. Et vous n’avez plus besoin d’attendre dix secondes pour accélérer jusqu’à 60 km/h, car son moteur est suffisamment puissant pour que son énorme masse atteigne cette vitesse en six secondes seulement. Aimeriez-vous, par hasard, avoir un cathéter et un bassin pour aller avec ça ? 1 »
Pensez à toutes les futilités que vous avez acquises au fil du temps en vous inventant de fausses bonnes raisons. Je suis certain que bien des gens perdront le compte. D’ailleurs, j’ai moi-même été victime d’une telle façon de penser. Comment ai-je réussi à briser ce moule ? J’ai dû faire un sérieux travail d’introspection afin de réellement comprendre ce qui me rendait heureux au quotidien. J’ai rapidement compris que les possessions matérielles n’entraient pas dans cette catégorie.
Voici un exercice proposé par le Grand MMM que je considère comme un bon point de départ :
« Exercice mental : La prochaine fois que vous avez vraiment envie de vous acheter une gâterie, qu’il s’agisse d’un café au lait ou d’une Mercedes, essayez de ne pas l’acheter à la place. Offrez-vous, par dérision, un cathéter et un bassin de lit en guise de substitut.
Puis, au cours des prochains mois, notez vos sentiments de désir pour l’article que vous n’avez pas acheté. Que ressentez-vous à l’idée de ne pas le posséder ? Êtes-vous heureux ? Que faites-vous du temps et de l’argent que vous auriez dû consacrer à l’achat de cet article ? Que pensez-vous du fait d’avoir réussi à contrôler volontairement votre envie d’acheter quelque chose ? Vous sentez-vous plus maître de votre vie en général ? Répétez l’expérience avec d’autres articles au fil du temps, et notez l’évolution de vos sentiments2 ».
Avez-vous déjà constaté qu’une bonne proportion de gens riches ne se promène ni en Lamborghini ni sur un yacht ? En effet, ces gens comprennent la valeur de l’argent et du temps, mais par-dessus tout, ils savent que leur niveau de bonheur ne sera pas affecté par une voiture sport supplémentaire. Ici, je parle des gens qui n’ont pas à se demander s’ils ont les moyens de se procurer de ces biens. Effectivement, je parle des gens qui pourraient se procurer plusieurs voitures de sport sans même devoir penser au prix de la facture. Pourtant, ils n’en ont pas envie.
Tout est une question de contrôle de soi.
Conclusion
Tel que je l’ai mentionné précédemment, le mouvement FIRE n’est pas une question de privation, c’est une question de programmation. En effet, je n’ai pas peur de dépenser pour les choses qui m’apportent réellement du bonheur et je sais pertinemment qu’en évitant d’acheter des futilités, je disposerai de plus de temps pour faire ces choses qui me rendent heureux.
Au bout de la ligne, vous devez simplement reprendre le contrôle sur votre esprit et redéfinir les concepts importants tels que le bonheur, les besoins, l’envie, etc.
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